Pourquoi les projets SI manquent autant d'ambition
Il n'y a pas de secret. Si une large majorité de projets système d'information manquent totalement d'originalité et ne visent que des objectifs forts modestes, c'est bien la faute des managers décideurs. Souffrant d'obscurantisme chronique pour tout ce qui concerne les technologies, ils refusent systématiquement de se pencher sur les questions un tant soit peu techniques. Quelle erreur ! C'est bien en exploitant au mieux les ressources des technologies actuelles que l'on parvient à se démarquer, à construire une stratégie originale et à prendre un avantage concurrentiel durable. Voyons comment pourrait-on inverser la vapeur...
Le décideur préfère se tenir à distance respectable de la "technique"
S'il était encore de bon ton, il y a quelques années, de s'afficher publiquement en profane, il
faut savoir que la principale cause déchecs des projets technologies du
système d'information est justement le
désintérêt des décideurs pour la "chose" technique.
Longtemps jugées par les managers comme un "mal nécessaire", les technologies de
l'information sont incontournables dans notre quotidien et il n'existera plus de stratégies
durables qui ne les mettent en jeu.
Les technologies de l'information sont les fondamentaux d'une stratégie gagnante
Pour le constater, il suffit de se pencher sur le
contenu des projets en cours ou en prévision dans les entreprises. Ils reposent, en grande partie,
sur la mise en oeuvre des
technologies de l'information.
Le constat est évident, me direz-vous !
Les entreprises ne sont plus refermées sur elles-mêmes et la compétitivité dépend désormais
de la capacité de communication et de gestion de l'information, en interne comme en
externe. Il faut en effet échanger vite et bien avec ses partenaires, collecter les informations
pour mieux connaître ses clients, repérer les tendances et partager la connaissance. Bref,
toutes les fonctions essentielles qui font déjà la différence entre ceux qui ont franchi le pas et les autres.
Des ambitions frustrées
Pourtant, malgré des enjeux clairement identifiés, de trop nombreux projets n'atteignent pas
leurs objectifs et sont castrés, suspendus, détournés de leur vocation initiale ou purement et
simplement abandonnés.
L'explication la plus vraisemblable à ces échecs tient au décalage
existant entre les enjeux initiaux et la conduite du projet proprement dite. Un système technologique, une solution de
CRM ou un
ERP par exemple, ne s'achètent pas comme un produit
de supermarché. Son installation impose une adaptation étroite avec l'organisation, les hommes
et la
stratégie d'entreprise, voir
l'alignement stratégique. Pour cela, les décideurs ne doivent pas rester à l'écart du projet,
mais bien au contraire le porter dans toutes ses dimensions, technologies comprises.
Le manque d'implication de la direction est la cause de cette frustration
En demeurant à distance des questions de mise en oeuvre, les décideurs ne font rien d'autre que de
déléguer la totalité du pouvoir aux informaticiens.
Il ne faut pas être surpris, lorsqu'au final, le projet répond précisément aux exigences techniques mais se tient bien loin des ambitions initiales de créations de valeurs.
Posez donc cette question à un informaticien :
- Pourquoi avoir
choisi cette gamme de produits ?
Il vous répondra :
- Parce que c'est celle qui a obtenu les meilleurs
résultats lors des derniers benchmarks. Elle est conforme à la prescription X544 et,
comme on est déjà équipé de BT511 de JCN, la migration ne posera pas trop de problèmes.
Il
sera très précis sur les critères techniques. C'est son métier.
En revanche, il ne vous parlera pas
ou il restera dans de vagues considérations pour tout ce qui concerne l'amélioration du service
au client, du raccourcissement des délais de livraison ou encore de la simplification du travail
des utilisateurs (2).
À chacun son rôle
C'est pourtant bien pour cela que l'entreprise investit quelques Millions d'euros !
Seulement, ce n'est plus (tout à fait) son rôle !
C'est celui de l'Executive Manager.
C'est lui qui
prend la décision et signe (ou ne signe pas) au bas du bordereau de commande. Même si vous
n'êtes pas informaticien et n'avez nullement l'intention de le devenir, il vaudrait peut être
mieux comprendre un peu de quoi il en retourne. Pour cela, il faut communiquer avec les spécialistes
qui ne pourront utiliser d'autre langage que celui des technologies.
Le propos se veut provocateur à dessein. Il est vrai que de plus en plus d'ingénieurs et de consultants regardent de près l'usage des technologies. Mais le dialogue avec les fonctionnels et opérationnels reste toujours difficile à établir.
Ce texte est tirée de l'introduction du livre : "Le bon usage des technologies expliqué au manager" Editions d'Organisation.
Une remarque en passant
Ce texte, tout comme le livre dont il est extrait :
"Le bon usage des technologies expliqué au manager", sont tous deux plutôt ancien.
Ce livre a en effet été publié en
2001.
Pourtant, il semble que pour bien des cas, le propos est toujours d'actualité. Pour une large majorité d'entreprises, les stratégies originales et ambitieuses que rendraient possible un bon usage des technologies sont encore reléguées dans la catégorie
"trop risqués pour nous".
Cette question est d'autant plus cruciale à l'heure de la
transformation numérique, où bien des managers ont un métro de retard et utilisent les vieilles ficelles de
calcul de Retour sur Investissement fondée sur la réduction des effectifs.
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L’auteur
Alain Fernandez est un spécialiste de la mesure de la performance et de l’aide à la décision. Au fil de ces vingt dernières années, il a conduit et accompagné de nombreux projets d'entreprise en France et à l'International. Il est l'auteur de plusieurs livres publiés aux Éditions Eyrolles consacrés à ce thème et connexes, vendus à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires et régulièrement réédités.
Ressources web
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