Ma meilleure action, ce n'est pas un tir au but, c'est une passe décisive. Eric Cantona dans le film "Looking for Eric" de Ken loach (excellent au demeurant).
Il ne s'agit nullement de parler d'une seule voix. Un groupe au contraire gagne à confronter des avis différents, des manières de pensée divergentes. Et c'est là où cela devient très difficile. C'est aussi le moment où l'on prend conscience que les trucs et les machins du genre gadgets du "team-building" ne servent pas à grand-chose (si ce n'est de mettre en évidence la problématique de la cohésion de groupe).
Pour assurer sa cohésion, un groupe fonctionne sur un principe de valeurs et de normes consensuelles admises. Le groupe s’ajuste selon ses règles et ses contraintes pour atteindre sa finalité. Il lui faut aussi savoir résister aux perturbations provenant de l’extérieur pour conserver sa stabilité et sa cohésion.
La fourmi est un animal intelligent collectivement et stupide individuellement, l’homme, c’est l’inverse. Karl Von Frisch, éthologue allemand (1886-1882)
Au sein d'une équipe, chacun doit trouver le rôle qui lui convient. Il s'agit d'être vigilant avec les ambitions des uns et les frustrations des autres lorsque le rôle est mal accepté. Le risque que les ambitions ou les frustrations ne dérivent en une forme de déviance destructrice de la cohésion est à considérer à sa juste valeur.
Il est aussi important d'évaluer le pouvoir de négociation des membres du groupe qui, en réalité, ne visent que l'élaboration d'une stratégie personnelle. Ils pèsent le pour et le contre en fonction de leurs propres intérêts.
Il s'agit aussi d'éviter que la cohésion ne soit trop forte et que le groupe ne soit alors trop fermé pour intégrer les nouveaux éléments.
Meredith Belbin, psychosociologue, a formalisé une approche de la gestion d'équipe fondée sur les rôles que chacun de ses membres jouent au sein de ladite équipe. Victoria Brown est rédactrice et responsable de la recherche et du développement chez Belbin Associates…
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Un groupe formé n'intègre pas toujours aisément les nouveaux éléments. Ceux-ci peuvent se sentir mal à l’aise, donner l'impression d'être des intrus. Les plus émotifs revivront le pénible souvenir scolaire qu'ils pensaient enterré au tréfonds de leur mémoire, ce jour où appelé au tableau, ils ne savaient que répondre sous les moqueries à peine voilées du professeur et les quolibets des "camarades" de classe.
Une organisation, c’est effectivement un groupe d’humains. Et dans un groupe d’humains, le conflit n'et jamais loin, c’est ainsi. Chacun a ses propres intérêts et nourrit son désir de lutter pour les accroître, ou les maintenir, en se prévenant des dangers potentiels, tel qu'un nouveau venu dont on ne connait ni la personnalité, ni les ambitions.
Lorsque l’on découvre derrière les slogans charmeurs que le contrôle est en fait le moteur de l’entreprise, on a vite fait de mobiliser la meilleure part de son cerveau pour des projets personnels loin des objectifs de l'équipe.
La confiance et la reconnaissance, c'est tout à fait autre chose. Ce sont les fondations d'une prise de décision en groupe, véritable clé à l'accession à une équipe efficace et performante.
Observez donc une équipe d’artisans compagnons charpentiers couvreurs intervenant sur un grand chantier de rénovation, comme la couverture d’une cathédrale ou d’un château. Chacun remplit son rôle sans se préoccuper des autres. Chacun sait parfaitement ce qu’il doit faire, et sait aussi qu’il en est de même pour ses collègues. Leurs gestes sont synchronisés, ils ne se gênent en rien et se complètent à la perfection.
Au final, tous les artisans admirent l’oeuvre commune sans pour autant chercher à identifier la contribution de chacun. C’est ainsi que l’on retrouve quelque part un vrai relationnel où l’on remplace sans regret la compétition individuelle du management moderne par le respect et la reconnaissance de la compétence de l’autre. Chacun trouve ainsi sa place dans la communauté professionnelle et, par extension, dans la société.
Les nouveaux modes de management de l’entreprise ne sont pas exempts d’effets pervers contre-productifs, notamment au sens de l’efficacité des groupes. La mobilité élevée au rang de dogme universel de l’efficacité et la mesure de la performance individuelle sont autant d’obstacles au développement de relations durables entre les individus partageant un même quotidien. Les groupes sont alors bien plus difficiles à construire.
Il est pourtant notoire que seule une coopération étendue permet de résoudre les problèmes engendrés par la complexité croissante, quel que soit le domaine d’intervention. Mais pour coopérer et bien ajuster les activités et les rôles de chacun, il faut pouvoir se comprendre, c’est-à-dire décoder les attitudes et écouter les non-dits de ses partenaires.
Ceux qui pensent augmenter l’efficacité en supprimant tous les « temps inutiles » dans une logique de lean management n’ont pas compris que c’est bien souvent autour d’une pause-café que se transmettent les connaissances, que l’on parle de ses problèmes, de ses expériences personnelles et que l’on recherche une expertise. C’est un moyen de transmettre les savoir-faire.
Se rencontrer d'une manière informelle et prendre le temps de discuter, c'est aussi le moyen de trouver des solutions originales pour résoudre des questions que la maîtrise n’a pas su inclure dans les procédures. Chaque groupe finit par trouver un espace de travail, une manière de travailler et d’échanger ce qui lui sied, et permet de faire avancer.
Le collectif, c’est aussi la convivialité, l’appartenance (se reconnaître comme membre du groupe), ne plus être seul, dynamiser le passage de l’information (les abeilles). C'est surtout le plaisir d’aller travailler sans crainte, et de « bien faire » sans la pression que certains s’imaginent nécessaire (bon stress, mauvais stress et quoi d'autre encore...).
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