De la boîte à idées à la bourse aux idées
Les boîtes à idées ont longtemps été présentées comme la solution à l'inventivité collective. Peu coûteuses, faciles à mettre en oeuvre, on comprend le succès rencontré lors de l'engouement pour les méthodes qualité il y a déjà quelques décennies. Mais l'efficacité n'a pas été au rendez-vous. L'innovation collective ne peut se contenter de trucs et de machins. La bourse aux idées est évidemment une bien meilleure solution. Encore faut-il procéder à une réforme du management pour ouvrir la porte à une coopération active et assumée.
Inventivité collective : les boîte à idées de nouvelle génération
Les boîtes à idées, vous vous souvenez ? Ah bon ? Elles existent encore dans votre entreprise ? On a dû oublier de les décrocher !
Pour ceux qui n'en ont jamais vues, les boîtes à idées, en vedette au début des années 90, sont un moyen économique pour recueillir en direct les suggestions de la base.
Comme vous vous en doutez, la direction n'attend pas d'idées révolutionnaires. Il ne s'agit pas de proposer une refonte totale de l'organisation, ou de suggérer de nouveaux produits ou partenariats, chacun à sa place quand même.
En règle générale, seules les améliorations de procédures sont retenues. Quelquefois, une prime encourage l'esprit de participation. Mais entre-nous, parlons franc, les boîtes à idées ne sont qu'un subterfuge de plus pour éviter d'établir une véritable coopération dans l'entreprise.
Qui jugent les bonnes idées ?
Un jour lors d'une pause café, le DG d'une PME, équipementier de l'aéronautique, profitait de mon oreille attentive et disponible pour se plaindre de la pauvreté de la collecte:
Vous voyez, me disait-il, ça ne les intéresse pas. Je suis sûr qu'ils ont tous des idées d'amélioration. Mais ils se gardent bien de nous en faire part.
"Mais qui juge du bien fondé des idées ?" le questionnais-je
"Nous bien sûr, après avoir consulté le bureau des méthodes cela va de soit." Me répondit-il d'un ton un poil excédé, surpris d'être contraint d'expliquer de telles évidences...
Pourtant la question n'était pas vraiment anodine. Le fonctionnement des boîtes à idées dépend justement de la façon dont l'idée est jugée et par corollaire, du rôle que l'on accorde à son géniteur et à ses supporters.
Innovation Organisationnelle : La Bourse aux Idées
Une boîte de hi tech américaine,
Rite-Solution, l'a bien compris. Pour capter
l'ingéniosité collective, elle a établi une sorte de bourse aux idées. Chaque idée est cotée sur un marché interne ouvert à tout le personnel. Celles qui suscitent le plus d'enthousiasme sont mises en oeuvre. Les bénéfices, lorsque ceux-ci s'expriment en espèces sonnantes et trébuchantes, récompensent les investisseurs au nez creux.
L'idée à la base de cette innovation
A la base de ce
système coopératif, cette idée fondamentale exposée par
Jim Lavoie, co-fondateur de l'entreprise :
"Dans la plupart des entreprises et plus spécialement dans les entreprises technologiques, les idées les plus brillantes sont le plus souvent proposées par des personnes qui ne font pas nécessairement partie de l'exécutif". Ou encore :
"Nous sommes les fondateurs mais nous sommes loin d'être les plus intelligents".
Entre-nous, je crois bien qu'en plus de 35 ans de carrière, je n'ai pas souvenir d'avoir croisé un patron qui au fond de lui-même ne pensait pas qu'il était le plus intelligent... Mais bon espoir, je ne les ai pas encore tous rencontrés !
Présentation détaillée du livre "la transformation démocratique de l'entreprise"
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L’auteur
Alain Fernandez est un spécialiste de la mesure de la performance et de l’aide à la décision. Au fil de ces vingt dernières années, il a accompagné nombre d'entreprise en France et à l'International. Il est l'auteur de plusieurs livres publiés aux Éditions Eyrolles consacrés à ce thème et connexes, vendus à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires et régulièrement réédités.
Commentaires des premiers lecteurs
Je n'ai pas connu les boîtes à idées mais j'ai failli les mettre en place dans l'entreprise qui m'emploie. Pourquoi "failli"? Parceque j'ai trouvé mieux: les revues de processus (cf normes de la série ISO 9000 V2000). L'entreprise est decoupée en processus (différent de "secteur, services") rassemblés au sein d'une cartographie. Chaque processus à un responsable, des indicateurs, des objectifs et des moyens pour y parvenir. A periode définie, chaque resp. de processus rassemble ses collaborateurs sur le processus pour exposer les "résultats" (objectifs?), essayer de comprendre pourquoi on en est là, recadrer et essayer de trouver en permanence des améliorations, venant des acteurs qui travaillent sur le terrain.
Vous me direz, ce n'est que de la théorie et c'est un peu idylique....sauf que, avec des personnes motivés (et moyenant les bon moyens pour les motiver....), il me semble que ça peut fonctionner.
Et pas besoin de passer par le patron. Avec son "inteligence superieure", il se contentera de venir taper sur les doit des resp. de processus qui n'ont pas atteint leur objectifs!!!!
Ecrit par : Pitbacardi
Votre approche de l'innovation participative, vue par la direction est également la mienne, à la différence que j'y vois, moi, une méthode de management à distance. L'objectif, n'est pas d'obtenir occasionnellement une idée géniale, mais bien de générer un retour d'expérience au plus près du terrain, pour parvenir à optimiser à terme tous les processus.
Ecrit par : Orlowski
Ressources web
Here's an Idea: Let Everyone Have Ideas, (New York Times)
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En tant que Président je peux dire que l'efficacité dépend de la reconnaissance et de l'inscription en suite à donner QQQOC, si ce n'est qu'une boîte sans méthode et expression claire l'intérêt se perd.
Ecrit par : Michel Guilhot