Qu'est-ce que le Green IT ou informatique durable ?
Le Green IT ou l'informatique durable ou encore informatique verte ou écoresponsable, est part intégrante du projet gouvernance des systèmes d'information. Il s'agit en effet de limiter les impacts environnementaux des technologies de l'information. Ce qui ne sera pas une mince affaire entre l'obsolescence rapide des technologies et la consommation exponentielle des Data Centers et du minage des bitcoins qu'il s'agisse d'énergie ou d'eau de refroidissement. Il s'agit d'agir au plus vite sans se contenter de greenwashing comme le laissent entendre les opérations marketing exploitant justement la dénomination de green-it et les actions plus que limitées pour réduire l'empreinte technologique sur l'environnement engagées par les grands groupes jusqu'à ce jour.
La Green-IT est au coeur de la gouvernance du SI
De quoi parle-t-on ?
Green IT ou "Informatique verte" est un des termes génériques choisis pour dénommer la gestion raisonnée de l'usage des équipements informatiques afin de limiter les impacts négatifs sur l'environnement.
Le projet green IT est un projet d'amélioration continue à part entière. Il doit être piloter comme tel.
Pourquoi la green IT ?
Les
systèmes informatiques sont de gros consommateurs d'énergie et des producteurs de déchets plutôt conséquents. La multiplication exponentielle des systèmes d'information, et plus généralement des outils technologiques, de ces dernières années s'est déroulée sans particulièrement tenir compte des impacts négatifs sur l'environnement. Il n'est plus que jamais temps que chacun prenne sa part de responsabilité et agisse pour limiter son empreinte écologique.
Dans son rapport environnemental de 2023 Google déclare prélever 28 765 milliards de litres d'eau dont les deux tiers ont servi à refroidir les data-centers.
Entre 2018 et 2022 les prélèvements, majoritairement d'eau potable ! (98%), ont bondi de 82%.
Source : Canard Enchainé 23/08/23
Gouvernance des SI et stratégie Green IT
Le projet green IT est un chapitre majeur d'une démarche de
développement durable et s'intègre comme un pilier du
projet gouvernance des systèmes d'information,
voir aussi la stratégie du SI. Le contrôle de la consommation énergétique et l'extension des opérations de recyclage pour limiter la production des déchets devraient être les enjeux de la décennie.
Sans mettre en place une démarche méthodique, ces actions seront contrebalancées par l'éternelle obsolescence et l'accélération du cycle de renouvellement des produits. Une démarche "projet" s'impose afin de se placer dans une dynamique d'amélioration continue.
Piloter le projet Green IT : la mesure
Un
tableau de bord spécifique à la démarche green IT composée
d'indicateurs judicieusement choisis est incontournable. La démarche de construction du tableau de bord Green IT ne diffèrent pas fondamentalement de la méthode pratique proposée au fil des pages de ce portail.
Indicateurs de performance d'un centre "écoresponsable"
Il est habituel de mesurer la performance "écoresponsable" à l'aide de cinq indicateurs :
- PUE (Power Usage Effectiveness) ou Indicateur d'Efficacité Energétique. Cet indicateur est censé mesurer l'efficacité énergétique du datacenter. C'est un calcul assez simple dans sa formulation. Il s'agit du ratio entre la puissance énergétique consommée par le data center et l'énergie réellement consommée par les systèmes informatiques.
L'idée est de s'approcher au plus près de la limite 1 sans jamais l'atteindre puisqu'il faut intégrer les consommations externes (éclairage, ventilation, traitement de l'air etc... ). C'est en tout cas ainsi que l'on juge de l'efficacité énergétique comparativement aux autres data-centers. À noter : les sources de production d'énergie renouvelable (panneaux solaires etc.) ne sont pas prises en compte par cet indicateur, fort critiqué aujourd'hui. Voir à ce sujet
l'indicateur DCEM (Data Centre Energy Management), un indicateur plus récent qui tente de remédier aux faiblesses du PUE.
- CUE (Carbon Usage Effectiveness) mesure les émissions équivalent carbone par KWh de l'énergie servant à alimenter les systèmes informatiques.
- WUE (Water Usage Effectiveness) a pour objectif de mesurer la quantité d'eau utilisée pour refroidir les équipements IT.
- GEC (Green Energy Coefficient) pour mesurer la part d'énergie renouvable consommée par le data center
- ERF (Energy Reuse Factor)
À l'usage, les trois premiers sont privilégiés. Les deux suivants, GEC et ERF ont été proposés plus récemment par le "Green Grid"
Pour plus d'informations au sujet de ces indicateurs essentiels, se reporter au
site du Green Grid, un consortium à but non lucratif qui regroupe nombre d'acteurs de la profession.
Présentation détaillée du livre "la transformation démocratique de l'entreprise"
L’auteur
Alain Fernandez est un spécialiste de la mesure de la performance et de l’aide à la décision. Au fil de ces vingt dernières années, il a conduit et accompagné de nombreux projets d'entreprise en France et à l'International. Il est l'auteur de plusieurs livres publiés aux Éditions Eyrolles consacrés à ce thème et connexes, vendus à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires et régulièrement réédités.
Quelques ressources en ligne
- collectif Green IT
Association (loi 1901) qui regroupe tous les spécialistes de la sobriété numérique qui prônent un monde numérique plus responsable. L'association est à l'origine de plusieurs livres, études, guides pratiques et référentiels pour aider les organisations, et les pouvoirs publics à passer à l’acte.
- BPI France
Cet article publié par la banque publique d'investissement française est une bonne explication de la portée du Green IT et de son développement et des actions à mettre en oeuvre.
- Le Monde Informatique
Toute l'Actualité Green IT du Monde Informatique
- WWF France
Quelle démarche Green IT
pour les grandes entreprises françaises ? : Un dossier PDF particulièrement complet pour mieux saisir les enjeux et les actions à mettre en oeuvre.
À ce sujet, voir aussi
- Le tableau de bord du développement durable
Une démarche de progrès, qu'elle soit ponctuelle ou dans la durée comme la recherche du développement durable, n'est guère concevable sans mettre en place une solution de mesure de la performance efficace et adaptée. Voyons comment construire le tableau de bord du développement durable, le modèle triple bottom line et comment choisir les indicateurs de performance.
- Gouvernance d'entreprise en pratique
L'instauration dans les règles de l'art d'une gouvernance d'entreprise est désormais une exigence. Il s'agit en effet de garantir un pilotage de l'entreprise moins sensible aux ambitions personnelles individuelles ainsi qu'aux puissances financières. La clé ultime étant de parvenir à un pilotage orienté stratégie en accord avec les parties prenantes. Autant de thèmes qui exigent des réponses précises.
- Le projet développement durable en entreprise
Le projet de mise en place d'un développement durable dans l'entreprise est nécessairement un projet de longue haleine. Si la direction souhaite réellement opter pour cette direction vertueuse elle se doit de résister aux appels du pied du greenwashing. C'est en effet une toute autre logique de management et de pilotage qu'il s'agit de mettre en place. Parlons de gouvernance, de gestion des risques et de mesure de la performance avant de passer en revue les principales normes et référentiels du développement durable.
Ouvrage de référence
Green IT: Reduce Your Information System's Environmental Impact While Adding to the Bottom Line
Toby J. Velte, Anthony T. Velte, Robert C. Elsenpeter
Osborne/McGraw-Hill
308 pages
Dispo :
www.amazon.fr
&
Format Kindle
Piloter l'Entreprise Innovante...
La prise de décision en équipe ne s'improvise pas. Pour parvenir à ce mode de management délégataire, crucial pour les organisations actuelles, privées comme publiques, un indispensable travail de fond prélable est nécessaire. La méthode SOCRIDE centrée sur les questions incontournables de Confiance et de Reconnaissance est ici expliquée, illustrée et détaillée :
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Une démarche en 7 étapes pour faciliter la prise de décision en équipe
Alain Fernandez
Éditeur : Eyrolles
Pages : 320 pages
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