Modéliser le processus décisionnel c'est prendre le risque de le simplifier
Avant de lancer un projet décisionnel, Business Intelligence, tableaux de bord, sommes-nous toujours sûr de bien percevoir la réalité de l'organisation ou, plus prosaïquement, nous contentons-nous seulement d'une modélisation autant simplificatrice qu'illusoire ? Poser la question, c'est y répondre… La prise de décision en entreprise, complexe par définition, ne peut se contenter d'une modélisation simpliste.
Tous les modèles sont faux mais certains sont utiles. George Box (1919-2013) statisticien britannique.
Les effets pervers de la modélisation simplificatrice
Le
processus de décision en entreprise est particulièrement complexe. Il suffit d'avoir passé quelques temps en entreprise pour bien comprendre que l'on ne parviendra pas à le modéliser en deux, trois vues powerpoint, quelques blocs et quelques flèches.
Pourtant bien des concepteurs de solutions décisionnelles, Business Intelligence et tableaux de bord s'appuie encore aujourd'hui sur le modèle simplissime du décideur robot, celui qui prend toujours la bonne décision puisqu'il est toujours pleinement informé, pure fruit de la modélisation simpliste de l'homo oeconmicus.
Le mythe et la réalité
C'est vraisemblablement dans cette modélisation simpliste que se niche l'explication de la faible performance des
systèmes décisionnels mis en oeuvre aujourd'hui. On essaie de greffer une technologie de pointe sur un mythe, sur une illusion d'organisation. Et ça , ça ne marche pas.
La cause d'échec du projet
D'ailleurs, on touche là du doigt le principal problème de l'informatisation. Les échecs des projets technologiques ont très souvent pour origine cette confusion entre le mythe et la réalité. C'est ainsi, que l'on se retrouve à bâtir une solution technologique, censée automatiser et/ou servir une organisation dont la représentation rapidement modélisée est totalement illusoire...
L'organisation qui, auparavant fonctionnait, les hommes savent toujours glisser de l'huile là ou il faut, se découvre une fois le projet achevé, totalement cristallisée, engoncée dans un costume étriqué. Il n'y a plus qu'à attendre que le « système D » refasse surface.
C'est vrai lors des projets ERP, des projets CRM et ne parlons pas des projets de KM. C'est d'autant plus vrai dans le cadre du décisionnel touchant de près, comme son nom l'indique, à la décision ou autrement dit au sacro-saint pouvoir.
Où il faudrait multiplier les centres de décisions et les outils tableaux de bord
Le « projet décisionnel », en tout cas tel qu'il est encore envisagé aujourd'hui, cherche ainsi à couler dans le béton une organisation aussi mythique qu'archaïque, où une petite poignée décident et les autres rendent des comptes. Ainsi, on appelle pompeusement « outil décisionnel », ce qui n'est en fait que du
reporting. (Le succès du décisionnel a longtemps porté essentiellement sur les ventes des licences d'outils de reporting).
Multipliez les centres de décision au lieu de verticaliser le processus !
Les tableaux de bord, véritables instruments d'aide à la décision, restent encore réservés à une soi-disant élite de « décideurs » et sont installés au compte-gouttes. Pourtant on sait fort bien que pour dynamiser la réactivité, seule recette gagnante actuelle, il faut au contraire multiplier sans retenue les centres de décisions, bref démocratiser les systèmes décisionnels. La technologie n'est pas en cause. Elle est tout à fait au point pour bâtir l'entreprise réactive tant attendue.
Qu'attend-t-on pour brûler le mythe du décideur omniscient et omnipotent&nmbsp;?
Présentation détaillée du livre "la transformation démocratique de l'entreprise"
Quatre Livres blancs en accès libre
L’auteur
Alain Fernandez est un spécialiste de la mesure de la performance et de l’aide à la décision. Au fil de ces vingt dernières années, il a accompagné nombre d'entreprise en France et à l'International. Il est l'auteur de plusieurs livres publiés aux Éditions Eyrolles consacrés à ce thème et connexes, vendus à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires et régulièrement réédités.
Ressources web
A ce sujet, voir aussi
- Quel est le processus de décision en entreprise ?
Décider n'est pas une affaire de tout repos. Celui qui décide s'engage et doit donc assumer les risques. Cela dit, celui qui ne décide pas s'engage aussi malgré lui et devra assumer les conséquences de sa non-décision. Décider est donc une fonction essentielle et pas seulement pour les managers. Voyons le processus de déroulement de la prise de décision.
- Pour prendre une décision difficile il faut savoir briser les règles
Prendre une décision difficile c'est parfois se retrouver face au dilemme : choisir entre la peste et le choléra. Soit on fuit la décision et l'on sera tenu d'assumer toutes les conséquences de sa dérobade, soit on tente de remonter en amont pour changer les conditions qui nous on conduit dans cette impasse décisionnelle. Briser les règles en quelque sorte.
- L'Intelligence Artificielle et la prise de décision, deux bonnes raisons de ne pas y croire
Si, depuis déjà quelques années, on loue avec toujours plus d'emphase les succès rencontrés par les solutions d'intelligence artificielle, c'est à juste titre tant les progrès sont significatifs. Il existe toutefois un domaine où l'IA ne sera jamais à la hauteur de l'humain : c'est celui de la prise de décision. Remplacer l'homme par un robot, ce n'est pas encore pour demain... Ni pour après-demain. Voyons pourquoi...
Pilotez donc au lieu de contrôler !
Le Management de la Performance est au service des décideurs, pas des "gendarmes" de l'entreprise ! En première partie, ce livre fondé sur vingt ans de pratique, dépiste les fausses routes du management de la performance avant de développer en deuxième partie une démarche pratique concrète et illustrée.
Les Tableaux de bord du Manager Innovant, Une démarche en 7 étapes pour faciliter la prise de décision en équipe
Alain Fernandez
Editeur : Eyrolles
Pages : 320 pages
Prix : 25 Euros
EAN : 978-2212569285
Pour acheter ce livre :
Voir aussi...
Partagez cet article...
(total partages cumulés > 105)