Le reporting, ou rapport d'activité en français, sert avant tout à communiquer, si ce n'est à rendre compte, les résultats d'activités des différents services de l'entreprise. Quel en est le principe ? Quelle méthode pratique utiliser ? Quels sont les produits du marché ? Quelles sont les limites du reporting ?
Évitez que votre personnel ne passe son temps à rendre compte des choses qu'il aurait pu faire, s'il n'avait pas été obligé de rendre compte.
Propos de O.L. Barenton, confiseur, Auguste Detoeuf
Le reporting, qu'est-ce que c'est ?
Définition
Le terme "Reporting" désigne une famille d'outils de Business intelligence destinés à assurer la réalisation, la publication et la diffusion de rapports d'activité selon un format prédéterminé.
Le reporting est essentiellement destiné à faciliter la communication de résultats chiffrés, d'un bilan d'activité ou d'un suivi d'avancement.
Principe
L'outil de reporting assure l'interrogation des bases de données selon les requêtes SQL préparées lors de l'élaboration du modèle. Le rapport d'activité peut ensuite être publié sur l'Intranet périodiquement en automatique, ou ponctuellement à la demande.
L'outil offre bien entendu des fonctions spécifiques pour l'élaboration du modèle du rapport, des modules de calcul et de la présentation (graphiques) afin de concevoir des comptes rendus particulièrement seyants et pertinents.
Utiliser les outils de publication de rapport d'activité
Bien qu'avec les outils requêteurs, l'utilisateur peut formuler des requêtes d'interrogation "ad hoc" à volonté,
les outils de reporting ne sont pas à proprement parlé des instruments d'aide à la décision.
En théorie on peut estimer qu'ils permettent au responsable de disposer d'une précieuse vue d'ensemble de son activité.
En pratique, ils sont surtout destinés à "rendre compte" du travail effectué auprès de la hiérarchie.
Le reporting s'inscrit dans une longue tradition du management par le contrôle. Nous sommes bien loin des possibilités d'autonomie que peut offrir la technologie de la Business Intelligence aujourd'hui.
Aussi, on ne confondra pas Reporting avec tableau de bord, ces deux instruments n'ayant absolument rien à voir.
Comment réussir son reporting ?
Un "rapport réussi" est un rapport suffisamment pertinent et correctement présenté pour intéresser ses destinataires, soutenir l'attention et susciter des commentaires constructifs.
La méthode
La méthode se déroule en six étapes.
Étape 1- Choisissez les bons objectifs
Quel message souhaite-t-on transmettre ? C'est la première question à se poser lorsque l'on élabore un rapport d'activité à diffuser.
Étape 2- Collectez les données
Tout commence par une parfaite collecte de données. L'informatique et les outils d'ETL ne suffisent pas.
Il ne faut pas hésiter à consulter autour de soi pour confronter les enseignements et valider les données une fois placées en perspective avec la réalité des activités.
Étape 3- Transformez les données en information
On évitera de surcharger le rapport de données. Un trop grand nombre de données risque de détourner l'attention et de perturber la perception du message. Il est préférable de se focaliser uniquement sur les informations essentielles. Pour cela il faut au préalable bien définir le message à faire passer.
Le tri des données entre "le bon grain et l'ivraie", "les vital few and trivial many" de Vilfredo Pareto confirmé par Joseph M. Juran, sera effectué en référence à la première étape : "choisissez les bons objectifs".
Étape 4- Optimisez le rapport
Un bon rapport interpelle ses destinataires. Utilisez les graphiques adéquats pour chaque type d'information que vous souhaitez communiquer. Les outils de présentation ne sont pas interchangeables.
Pour que le sens de l'information soit transmis sans distorsion, il est important de choisir le bon graphique et les bonnes couleurs. Voir notamment Choisir le bon graphique.
Étape 5- Limitez le nombre de présentations graphiques
Un bon rapport est un rapport simple.
Là encore, il ne faut pas surcharger le rapport en multipliant les informations au risque de fausser le message que l'on souhaite transmettre.
Pour ne pas perdre de vue ce principe fondamental de la transmission d'information, les concepteurs anglo-saxons utilisent le sigle KISS pour Keep It Simple, Stupid ! Vraisemblablement un clin d'oeil au film de Billy Wilder "Kiss me stupid!" (Embrasse-moi Idiot !).
Étape 6- Ne perdez aucune occasion de feed-back
Comment est perçu le message ?
Il est toujours profitable d'étudier la manière dont le message est perçu par ses destinataires dans une logique d'amélioration continue.
Les principaux outils sont en mesure de produire des rapports sous différents formats comme HTML, RTF, PDF, XML CSV (Excel)...
Les reportings sont-ils utiles ?
Il y a déjà quelques années, le Journal du Net publiait les résultats d'un intéressant sondage (enquête en ligne) à propos des pratiques du Reporting en entreprise titré : "Les reportings jugés pertinents mais chronophages".
Si 67% estiment que les reportings prennent en compte des indicateurs pertinents, 62% considèrent que l'élaboration de ces derniers demande trop de travail, plus d'1/2 heure par semaine pour 76% d'entre eux, soit les 3/4 des managers interrogés.
Fiabilité
Plutôt intéressant, seulement 19% des personnes interrogées affirment ne jamais "estimer" certains éléments et se fient uniquement au données collectées.
En revanche, 36%, soit plus d'un tiers, recourent "souvent" à la pratique des "résultats à l'estime"...
Utilité
Plutôt curieux, 9%, soit pratiquement 1/10, avouent ne pas vraiment savoir à qui sont destinés les reportings...
De toute façon, une bonne frange de responsables d'activité, 1 sur 10 tout de même, ne savent pas "pour qui", ni "pourquoi" ils le font...
Plusieurs autres enquêtes confirment l'emprise excessive des opérations de reporting dans la tâche des managers.
Une étude auprès de 1496 managers européens relève que plus des deux tiers des managers passent plus d'un tiers de leur temps à préparer les reportings.
Source : Vers la fin du métier de manager, enquête CEGOS
Alain Fernandez est un spécialiste de la mesure de la performance, de l’aide à la décision et de la conception de tableaux de bord de pilotage. Au fil de ces vingt dernières années, il a conduit de nombreux projets de réalisation de système décisionnel en France et à l'International. Il est l'auteur de plusieurs livres publiés aux Éditions Eyrolles consacrés à ce thème, vendus à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires et régulièrement réédités.
Qu'est-ce que le reporting financier ? Préparer un budget, élaborer des rapports consolidés, valider les budgets, exploiter l'analyse financière, autant de fonctions indispensables pour une saine gestion financière.
Tableau de bord de l'entreprise Définition et principe. Un tableau de bord n'est pas qu'un simple présentoir d'indicateurs piochés ici ou là, et placés à la va-comme-je-te-pousse sur un même écran. Ce n'est pas non plus un outil de gestion exclusivement tourné vers les résultats, le passé. Le tableau de bord est avant tout l'instrument clé d'un pilotage pro-actif rendant possible l'entreprise innovante.
À quoi sert un tableau de bord ? Un tableau de bord, ce n’est pas un présentoir à ratios de gestion. On le sait depuis déjà bien longtemps ou en tout cas on devrait le savoir. Un tableau de bord ne sert pas non plus à prendre les décisions à votre place. Ça, j’ai comme l’impression qu’on le sait moins. En fait, c'est simple, un tableau de bord est un instrument pour piloter le progrès.
Le livre de référence pour réussir ses rapports et présentations en public. Édité en plusieurs langues, "Présentation Zen" est un best-seller international. À juste titre, l'ouvrage est simple, bien expliqué et bien illustré…
Un ouvrage pratique et didactique pour élaborer ses documents d'analyse financière et de reporting avec Excel. De nombreux exemples et classeurs à télécharger. Du plus simple au plus sophistiqué…