Projet Informatique décisionnelle
Le projet Business Intelligence en 8 questions-réponses
La quantité d'informations ne fait pas la qualité de la décision. piloter.org
L'informatique décisionnelle, un processus continu
Un point rapide pour mieux comprendre l'informatique décisionnelle en 8 questions-réponses.
Ce texte, déjà ancien, est conservé afin de mieux mettre en perspective les évolutions les plus récentes de la Business Intelligence.
Voir aussi à ce sujet la remarque concluant cette série de questions, en bas de page après la 8ème réponse.
Mieux connaitre dans la durée les attentes des utilisateurs et les ambitions de la Business Intelligence sur le plan technologique est une garantie pour une compréhension plus fine et plus cohérente des mutations en cours.
1. Comment expliquer la faible rentabilité des systèmes d'information décisionnels mis en oeuvre aujourd'hui ?
Stocker un maximum d'informations n'est pas la solution universelle...
La grande majorité des projets de
Business Intelligence dans sa déclinaison informatique décisionnelle sont
fondés sur le postulat suivant :
"
Pour décider,
il faut un maximum d'informations".
Partant de là, les
concepteurs bâtissent une architecture de stockage conséquente,
data warehouse ou
datamart, et stockent tout ce qui est stockable.
Ensuite,
toujours selon cette approche, il "suffit" alors d'équiper
les utilisateurs d'une interface d'accès plus ou moins sophistiquée.
Il existe d'ailleurs de très bons outils pour remplir cet office : les outils de reporting, les tableaux de bord, le data mining, voire simplement Microsoft Excel...
À eux de trouver l'information pertinente !
Après une première
phase de curiosité, si le système d'informatique décisionnelle n'est pas
délaissé, il ne sera que partiellement utilisé. Lorsque le système ne sert qu'à élaborer des rapports pas toujours pertinents, le ROI se laisse désirer.
2. Il semble pourtant important de stocker
l'information de l'entreprise !
Les décideurs et les analystes n'ont pas les mêmes besoins...
Nous posons le problème à
l'envers.
La Business Intelligence et plus généralement l'aide à la décision, comme le propose l'informatique décisionnelle actuelle, font intervenir deux métiers
totalement différents mais non opposés : les décideurs
et les analystes.
Les décideurs ont besoin d'indicateurs clés
pour prendre rapidement des décisions.
Ils ne pourront matériellement
pas rechercher une information pertinente dans une masse de données
incommensurable comme le proposent les systèmes
de data warehouse.
De leur côté, les analystes ne travaillent
pas dans la même dimension de temps. Ils utiliseront à profit
des outils d'analyses statistiques ou de data mining, voire les algorithmes du Big Data pour les plus compétents d'entre-eux. Ils exploitent de
grandes masses d'informations contenues dans le data warehouse et en tirer un enseignement.
Ce sont deux
métiers différents, même s'ils travaillent sur les
mêmes données.
Nous ne nous intéressons ici qu'à la
population la plus critique : les décideurs en situation.
3. Quelle aide l'informatique décisionnelle peut-elle apporter aux décideurs ?
On ne pilote que ce que l'on mesure...
Ce n'est sûrement pas en proposant
aux décideurs de chercher l'information pertinente dans une masse
de données de plusieurs dizaines de téraoctets comme le proposent certains
concepteurs de
data warehouse !
1 téraoctet correspond à 500.000 livres de
500 pages, soit bien plus que la BPI Paris beaubourg
ne contient par exemple "que" 360.000 volumes (source wikipedia).
Il faut repartir du besoin réel du responsable.
Le processus de décision
Quelle que soit la définition de l'informatique décisionnelle retenue, on n'échappera pas lors de la réalisation du projet à une réflexion précise et complète sur la réalité du
processus de décision. Personne ne décide
tous azimuts.
Le décideur oriente son action selon des axes de
gestion bien définis. Son principal besoin en matière d'assistance
au pilotage porte sur la mesure précise du système contrôlé
en fonction des axes de développement choisis.
4. Comment construire le système de mesure ?
Le décideur souhaite disposer sur
son tableau de bord d'indicateurs clés mesurant son système
et signalant dysfonctionnements et autres écarts en fonction de
la direction choisie. Une des principales difficultés du choix
des indicateurs est essentiellement de ne pas se limiter à un simple
constat.
L'indicateur doit engendrer l'action.
Nous sommes en train de
parler d'aide à la décision, le tableau de bord doit assister
le pilotage.
5. Quelle est la différence entre constat et pilotage ?
Il ne s'agit pas de mesurer pour "contrôler" mais bien pour "piloter"...
Cette différence est majeure. Cette simple question porte en substance tout le changement de conception du système de pilotage de l'entreprise.
En effet, les tableaux de bord ne sont pas nouveaux. Depuis les débuts de l'ère
industrialo-taylorienne, nous construisons des tableaux de bord pour
constater
les écarts par rapport à une norme fixée.
"Tu
seras blâmé ou gratifié" en fonction de tes résultats. Aujourd'hui, ce n'est plus le propos.
Mesurer pour piloter
La complexité du monde dans
lequel évoluent les entreprises se révèle de jour
en jour. Il ne s'agit plus de produire selon un référentiel
préétabli et de s'en tenir là.
Tous les acteurs de l'entreprise sont dorénavant personnellement concernés par
la performance, qu'elle s'exprime en terme de productivité, de
qualité de production, de maîtrise des coûts, de service
client ou de protection de l'environnement... Cette liste est non exhaustive
par définition, elle sera toujours à compléter.
Pour
évoluer en univers incertain, la tâche de chaque acteur se
trouve enrichie d'une composante plus ou moins grande de prise de décision
ad hoc. Le tableau de bord que nous devons bâtir, véritable système de pilotage personnel, doit prendre en compte cette nouvelle définition du rôle de chacun et de
ses préoccupations pour devenir un assistant personnalisé. C'est là le rôle de l'informatique décisionnelle. C'est dans cette direction qu'il s'agit de donner sens à la notion d'informatique décisionnelle et de préciser une définition propre et spécifique qu'il s'agira de ne pas perdre de vue durant la mise en oeuvre du projet de conception du système de pilotage.
6. Instrument de motivation ?
On ne peut donc pas considérer le tableau de bord comme un instrument de motivation ?
Surtout pas ! Le mot
motivation est souvent
perçu comme le moyen miracle du management :
"Il faut motiver".
Le tableau de bord ne doit pas être un objet de compétition.
Il ne s'agit pas de faire "PLUS" que l'équipe d'à
côté, mais de faire "MIEUX" ensemble pour l'intérêt
conjugué de tous ! L'indicateur n'est ni un instrument de motivation,
ni un instrument de stress mais une aide au pilotage. C'est la brique fondamentale du système de pilotage de l'entreprise.
Le tableau de bord est un instrument de progrès...
7. Comment concevoir le système décisionnel ?
Un nombre toujours plus important d'acteurs
de l'entreprise sont concernés par la prise de décision. Comment concevoir le système décisionnel, quels
outils de la Business Intelligence devons-nous implanter ?
Le tableau de bord assistant du décideur...
Le reporting est un outil trop peu interactif
pour répondre aux besoins des décideurs de l'entreprise. C'est pourtant, il est vrai, l'instrument le plus courant des systèmes décisionnels en fonction.
Il est préférable de sélectionner un instrument se rapprochant plus de la définition du tableau de bord
telle que nous avons pu la concevoir ces dernières années :
forte
interactivité, ergonomie et simplicité d'emploi aussi bien
en configuration qu'en exploitation.
Utilisation des outils de la Business Intelligence
Les besoins en matière d'analyse un peu plus complète seront remplis avec les outils de Business Intelligence analyse multidimensionnelle et Data Mining. Leur propos est de répondre
à la question
POURQUOI ?
Cependant, les outils de Business Intelligence
d'analyse multidimensionnelle et surtout
Data Mining devront rester relativement simples d'emploi.
Le but est bien d'apporter un maximum d'aide à la
prise de
décision rapide.
Nous nous sommes intéressés ici exclusivement à l'aspect présentation de l'information. Les questions de la collecte (outils d'ETL Extract, Transform, Load) et de stockage (Data warehouse, Datamart) sont tout autant primordiales. Les projets de Business Intelligence achoppent le plus souvent en raison d'une mauvaise appréciation de cette phase essentielle du projet.
La collecte des données implique de lourds travaux de préparation. Les données de production ne peuvent être stockées telles quelles au sein du Data warehouse. Les tâches de nettoyage, formatage et de consolidation sont particulièrement conséquentes. Les phases de collecte et d'alimentation (d'ETL Extract, Transform, Load) du Data warehouse ou Datamart représentent selon les spécialistes plus des 3/4 du projet de Business Intelligence autant en terme de délais que de budgets. Voilà un rapide panorama d'un système décisionnel.
8. Comment voyez-vous la question du déploiement du système décisionnel ?
On a d'abord connu les
portails
informationnels (EIP Enterprise Information Portal) qui, avec l'essor croissant des besoins en matière de décisionnel, ont contribué très largement à la banalisation des produits
d'aide à la décision. Le déploiement sur le web, on s'en doute, a grandement les besoins de généralisation à grande échelle et d'évolution permanente des métiers
et des rôles dans l'entreprise.
Depuis les premiers pas du groupware et maintenant avec les réseaux sociaux professionnels, on attend beaucoup des approches coopératives, la seule manière de décider en environnement complexe et incertain. En attendant, les
outils BI sont bien plus simples à déployer et à configurer. Une mention particulière pour Excel qui met à la disposition de tout un chacun des
outils d'analyse pour le moins puissants et sophistiqués.
Nota bene : Ce document n'est pas l'un des plus récents de ma réserve personnelle. A titre d'infos, j'avais répondu à ce questionnaire en... 1999 ! Selon mon propre constat sur le terrain, bien des années plus tard, il me semble toujours d'actualité pour pas mal de sites. Je le remets donc en ligne après une rapide mise à jour.
En fait, c'est bien sur la notion de
Business Intelligence plus humaine de nouvelle génération que débouche ce 8ème et dernier point. Il s'agit en effet d'insérer le système de pilotage dans une dimension bien plus large de coopération comme le proposent les réseaux sociaux et plus généralement le
web et réseaux sociaux adaptés à l'entreprise selon le concept encore à concrétiser
d'entreprise numérique. Le passage sur la question de l'analyse mériterait d'être complété. Les bases de données sont en continuelle expansion, la captation des données clients sur le web génère de plus en plus de données qu'il s'agit d'analyser intelligemment. Le lecteur pourra compléter cette étude des dossiers du thème
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