Le statut permet en effet d'essayer son idée et de mesurer les risques avant de se lancer à échelle réelle si l'expérience est positive.
Mais attention ! le statut n'est pas exempt d'effets pervers ! Le risque de remplacer le salariat par des travailleurs supposément indépendants, corvéables à merci est bien réel..
Les PME fonctionnent d'une manière totalement différente. Son passé au sein d'une grande entreprise bien structurée, où les services sont hermétiquement cloisonnés, se révéla un véritable handicap pour assister des entreprises de petites tailles où la définition des postes est moins rigoureuse et les relations plus informelles.
Pourquoi exiger des notes écrites officialisées par la ligne hiérarchique, quand tout a déjà été réglé au détour d'un couloir un café à la main ?
Daniel n'était vraiment pas à sa place, la petite entreprise qui avait accepté sa prestation, impressionnée par le nom de son employeur précédent, a tôt fait de le remercier.
Souhaitant se mettre un peu au vert, son ex-employeur avait promis de lui sous-traiter une bonne part de son activité. C'était un ami, ils n'avaient donc rien écrit.
Une fois son nouveau statut en règle, elle a pu vérifier la justesse de l'adage :
"les promesses n'engagent que ceux qui y croient". Elle a ainsi découvert que son ancien employeur comptait l'utiliser comme bouche-trou.
Une fois débarrassé du contrat de travail, il l'utiliserait comme les fermiers exploitaient les journaliers : (mal) payés à la tâche, sans vacances ni indemnités, ni droits aucun. Humiliée, mortifiée, ulcérée, elle a évidemment rompu toute relation avec cet exploiteur.
Depuis, tout comme Daniel, elle court après les petits boulots et additionne les petits revenus, elle prend tout ce que l'on lui propose, corvéable à merci dit-on.
C'est une vie ça ?
C'est pourtant ainsi que vivent bien des indépendants.
On a un projet, il est bien ficelé et on souhaite le concrétiser (business plan et business model). On choisi le statut de micro entrepreneur parce que c'est le plus simple pour démarrer et tester la faisabilité de son idée.
En effet les formalité sont simples, la comptabilité quasi inexistantes et les contributions sociales sont proportionnelles aux gains et non systématiquement dues comme pour tous les autres statuts d'indépendant.
Si l'idée fonctionne, on peut la transformer. Dans le cas contraire on n'a rien perdu, même pas du temps puisque l'on a acquis de l'expérience.
Il est temps de redécouvrir et de largement diffuser le principe des coopératives et de l'autogestion pour marquer un stop au développement d'une servitude qui n'est plus nécessairement si volontaire que cela.
- Ça y est, je me lance à mon compte, j'ai pris le statut d'auto-entrepreneur et... Hop ! Plus de patron !
- En es-tu vraiment sûr ?
- Ha ! ha ! Tu m'étonnes ! Le patron, c'est moi maintenant, c'est bibi qui commande !
- Mais t'as un client ?
- je commence avec mon ancien patron, on a un accord, il me passe un bon volant d'affaires, c'est ce qu'on a prévu.
- Tu n'as pas de contrat ?
- Mais non ! Je suis libre, je ne suis plus salarié, t'as pas compris...
- Oh que si j'ai compris ! Mais s'il trouve un prestataire moins cher que toi, tu t'imagines qu'il va te garder ?
- Alors là, il faudrait déjà qu'il le trouve ! J'ai vraiment cassé les prix pour me lancer. De toute façon, c'est le boulot que j'avais quand j'étais dans la boîte, donc je le connais super bien. Il aurait vraiment du mal à me remplacer...
- Donc, tu n'as plus aucune marge de manoeuvre. Bon récapitulons. Si je comprends bien, tu fais le même boulot qu'avant, mais tu n'as plus les garanties et avantages du contrat de travail, comme la paye à la fin du mois, les week-end assurés, les vacances, les heures supplémentaires, la mutuelle et j'en passe...
- Tu n'as vraiment rien compris, c'est juste pour commencer !
- Ne te fâche pas mais, si, j'ai tout compris. Et fais gaffe, on trouve toujours un prestataire moins cher, c'est la loi du marché.
L'auto-entrepreneur est un bon statut pour se lancer en solo, n'en doutons pas. Encore faut-il avoir choisi soi-même de se lancer et avoir bien préparé son projet. Ainsi, on ne peut pas compter sur un seul client, surtout s'il s'agit de son ancien employeur.
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2. L'étude de marché de l'entrepreneur indépendant
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