Prendre un associé, une bonne idée ? Sûr et certain ?
Prendre un associé pour limiter les risques et répartir la charge de travail au moment de monter sa boîte, est-ce vraiment une bonne idée ? Les avis sont pour le moins discordants. Tout dépend en effet de la nature et de la qualité de la relation entre les deux partenaires.
Monter une boîte à deux voire plus, c'est accepter de passer une bonne part de son temps à partager les problèmes et les succès et pas toujours dans la meilleure ambiance...
On prend partenaire par crainte de la solitude
On pense ainsi partager les difficultés
Il faudra aussi apprendre à se supporter
S’entendre et se comprendre n’est pas une certitude
Comment bien s'associer ?
S'associer, c'est s'engager à partager une bonne partie de sa vie professionnelle avec une autre personne, voire plusieurs. Toutes les questions de la maîtrise des conflits et de la
négociation se posent alors à part entière. La
prise de décision collective est en effet le véritable enjeu de la réussite de l'association.
Ne pas se précipiter pour prendre un associé
Se lancer pour la première fois pour créer son activité indépendante, c'est sortir brutalement de son contexte quotidien pour affronter un nombre impressionnant de situations inconnues.
Même pour les plus solides, le stress sera présent.
S'associer, c'est comme un mariage, le divorce est toujours difficile
Il semble naturel de penser à s'associer afin de s'épauler deux à deux et ainsi mieux franchir les difficultés.
Dans les faits, parfois ça marche, rarement en fait, parfois ça ne marche pas, souvent. Et quand ça ne marche pas, c'est une aventure pénible qui commence.
Monter une entreprise à plusieurs, c'est comme un mariage où l'on ne peut envisager le divorce froidement, on partage trop de bien communs...
de se lancer en indépendant est bien naturelle. Les risques de l’entreprise individuelle sont bien présents, et l’on ne sera pas trop de deux pour les assumer. Ce constat est à l’origine de la plupart des associations préalables à la création d’une activité commerciale.
Quand les premières difficultés surviennent...
« En toute entreprise, il n'y a rien de plus funeste que de mauvais associés »
ESCHYLE, extrait Les sept contre Thèbes
Au cours des premières phases du démarrage de l’entreprise fraîchement créée, l’association s’avère toujours une bonne solution. On se soutient mutuellement et l’on se sent prêts à gravir les montagnes. Mais c’est seulement face aux premières difficultés que l’on pourra juger de la qualité de l’association.
>Mises à l’épreuve, seules les plus solides résistent. C’est-à-dire celles qui ont instauré le respect comme règle fondamentale. D’expérience, elles sont relativement rares, quasi exceptionnelles.
Les difficultés réveillent les tempéraments, et les protagonistes de l’association oublient les règles de tolérance les plus élémentaires. Dès que le ressentiment s’installe au coeur des relations commerciales et managériales, l’entreprise a vécu. On ne peut travailler ensemble et bâtir quelque chose en commun sans un minimum de considération réciproque.
La course au leadership
Les entrepreneurs chevronnés ne sont pas plus à l’abri des risques de l’association. Individualiste par définition, les désaccords sur la
stratégie à suivre ou la course individuelle au
leadership mettent à rude épreuve les associations les plus optimales en apparence. Sans les précautions élémentaires de respect et de tolérance déjà mentionnées, ce type d’association ne vit pas très longtemps non plus.
Dans tous les cas, avant de s’associer pour monter une entreprise, il est préférable d'être parfaitement conscient des difficultés de la rupture. Les actifs accumulés au cours de l’activité ne sont pas toujours faciles à partager. L’évaluation et la répartition du portefeuille clients, du catalogue produits ou des marques créées sont l’objet de litiges insolubles durablement pénibles pour les nerfs.
La bullshit langue des entrepreneurs, les exemples à éviter si l'on souhaite rester crédible. C'est aussi un bon moyen pour tester la sagesse et le sens de la mesure de son futur associé.
Histoire vraie : Témoignage de Noémie
Cogérante d’une fleuristerie
de Noémie
Cogérante d’une fleuristerie
L'idée de départ
Tout commence au cours d’un repas entre amis. Noémie retrouve Hélène. Elle se sont connues au lycée.
Noémie se souviens qu'Hélène est une femme de goût. Elle a toujours admiré son sens pour composer des bouquets. Ça tombe bien Noémie rêve de monter une fleuristerie, mais question bouquet, elle n'est pas très douée.
— Dis donc Hélène, toi qui fais de beaux bouquets, ça te dirait que l’on reprenne ensemble la fleuristerie de la place de la Mairie ? Elle est à vendre.
Histoire de Noémie
Noémie est employée dans une société d’assurances. Elle rêve de laisser tomber son métier pour voler de ses propres ailes.
Histoire d'Hélène
Hélène au chômage de longue durée, arrive en fin de droits. Elle ne se le fait pas dire deux fois :
— Bien sûr que c’est une riche idée, je marche ! Mais bon, j’imagine qu’il faut un apport, et comme tu sais, je suis un peu... juste.
Par chance, Noémie vient de toucher un petit héritage.
— Pas de problème, j’apporte les fonds. Tu me rembourseras au fur et à mesure des rentrées.
L’affaire est conclue.
La question des horaires
Si Hélène est réellement douée pour faire de beaux bouquets, en revanche, elle n’aime pas se lever de bonne heure.
Faire l’ouverture de la boutique à neuf heures tous les matins représente pour elle un effort suffisamment conséquent. Elle ne va pas en plus se lever à l'aube pour aller chercher les fleurs.
Nicolas, le mari de Noémie, travaille en équipe dans une société de maintenance informatique. Une semaine sur deux, il est de service l’après-midi. Il peut donc se rendre dès potron-minet aux Halles de Rungis pour acheter les fleurs avant de venir aider à la boutique.
Noémie a réussi à négocier un temps partiel. Elle relaie Nicolas les semaines où il est de service le matin.
Mais les problèmes ne font que commencer.
Maintenant, c'est la question de l'argent
Hélène a en effet fait sienne une devise bien connue :
tout travail mérite salaire. (Ce qui entre-nous n'est pas tout à fait juste quand on démarre une activité.)
Bien qu’elle ne passe pas plus de temps à la boutique que ses associés, elle ne trouve pas très juste de ne pas toucher encore de salaire.
L’affaire vient à peine de démarrer, elle est loin d’avoir atteint l’équilibre. Sans se démonter, elle exige que Noémie et Nicolas lui versent une compensation financière conséquente au risque de tout abandonner.
Les relations entre les deux ex-amies sont plus que tendues.
Le sens du client n'est pas chose innée
Si Hélène sait faire de beaux bouquets, elle n’est pas très patiente avec les clients un peu hésitants. Cavalièrement éconduits, ils ne reviennent pas.
L'issu est connue
Il ne faut pas attendre bien longtemps pour que l’affaire capote.
Comme elles n’ont pas rédigé de reconnaissance de dettes (voyons entre copains !), Noémie et Nicolas continuent à éponger les pertes.
Copyright : La quasi intégralité de ce texte ainsi que les illustrations l'accompagnant sont extraits de l'ouvrage "44 astuces pour démarrer son business" publié par les ©Éditions Eyrolles
Qu'est-ce qu'un bon associé ?
Au delà de cet exemple assez typique, en tout cas d'après mon expérience, une association bien conduite présente bien des avantages. Il suffit pour cela de bien choisir son associé. Ce n'est pas nécessairement un copain ou un membre de la famille (attention danger !).
Le bon associé dispose de qualités et de compétences complémentaires aux vôtres. Il a tout comme vous le sens de la création de valeur au sens du client. Il vous respecte pour vos compétences et vos qualités et vous le respectez pour les siennes. Ainsi si vous n'aimez pas les "chiffres" et les "formalités", ne choisissez pas un associé qui a la même aversion que vous.
Bien des entreprises en herbe, disposant d'un bon produit et de clients potentiels, se dirigent droit vers l'échec tout simplement pour une méconnaissance de l'importance d'une comptabilité bien tenue et de contrats parfaitement rédigés.
Présentation détaillée du livre "la transformation démocratique de l'entreprise"
L’auteur
Alain Fernandez est consultant freelance depuis plus de trente ans. En marge de son activité, il a contribué à former nombre d'entrepreneurs (bénévolat en contexte associatif). Il est l'auteur de plusieurs livres publiés aux Éditions Eyrolles vendus à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires et régulièrement réédités.
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